Un club d’élèves sensibilise sur la migration irrégulière au Ghana

« Nous ne ménagerons pas nos efforts, nous continuerons à appuyer la campagne pour une migration sûre. Nous voulons que le plus grand nombre possible de personnes soient sensibilisées aux risques encourus afin qu’elles puissent recourir à des alternatives plus sûres et plus dignes », déclare Sofiyya, jeune lycéenne ghanéenne de 19 ans.

Sofiyya est la présidente et fondatrice du Mercy Migration Club d’Accra qui appuie les élèves à s’informer des dangers de la migration irrégulière et participe à la sensibilisation sur ce phénomène. C’est le tout premier club de réflexion sur la migration, dirigé par des élèves dans le pays. Il offre également un cadre pour discuter des moyens par lesquels les jeunes Ghanéens peuvent s’épanouir sans risquer leurs vies.

Dans le passé, Sofiyya a participé à des activités organisées par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour sensibiliser les jeunes sur les dangers de la migration irrégulière. Cependant, pour elle, participer à ces activités ne suffisait pas, il fallait faire plus pour s’assurer que ses camarades soient conscients des réalités de la migration irrégulière.

« C’est une question cruciale dans nos communautés, à laquelle il faut prêter une attention particulière pour sauver des vies et préserver la dignité humaine », a-t-elle déclaré.

Depuis mai 2017, 1 049 Ghanéens sont rentrés dans leurs communautés d’origine grâce au soutien de l’OIM dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants. Environ 35 % d’entre eux sont d’âge scolaire (jusqu’à 26 ans), selon un récent rapport sur l’aide au retour humanitaire volontaire. Cette situation n’est pas surprenante étant donné que près de la moitié de la population du Ghana a moins de 25 ans. Pour bon nombre de jeunes du pays, la migration est l’une des rares options qui s’offrent à eux pour améliorer leurs conditions de vie. Les témoignages de migrants de retour et les entretiens avec des directeurs d’école ont révélé que la plupart des migrants de retour avaient abandonné l’école avant leur départ.

« Il nous est apparu évident que beaucoup de jeunes n’étaient pas bien informés des dangers des routes irrégulières du désert », explique Collins Yeboah, assistant chargé de la sensibilisation à l’OIM Ghana. « Par conséquent, nous avons opté pour les messages entre camarades ciblant les lycéens », a-t-il ajouté.

Plus de 30 membres du club, tous des lycéens, travaillent avec leurs camarades pour discuter des risques de la migration irrégulière et des différents moyens par lesquels les jeunes peuvent s’épanouir au Ghana sans risquer leurs vies.

Jusqu’ici, le club, en collaboration avec l’OIM Ghana, a organisé des événements dans trois écoles islamiques à Accra pour sensibiliser sur les dangers de la migration irrégulière, et plus de 600 élèves y ont assisté.

« Nous ne ménagerons pas nos efforts, nous continuerons à appuyer la campagne pour une migration sûre. Nous voulons que le plus grand nombre possible de personnes soient sensibilisées aux risques encourus afin qu’elles puissent recourir à des alternatives plus sûres et plus dignes », a déclaré Sofiyya.

Pour mobiliser plus d’élèves dans les campagnes de sensibilisation à travers le pays, cinq autres clubs d’élèves ont été créés dans des lycées des régions de Brong Ahafo et Ashanti au Ghana.

Depuis le lancement du club, les élèves ont entrepris des activités de sensibilisation dans quatre écoles de la localité de Greater Accra. Ils ont également commencé à adopter d’autres approches innovantes de sensibilisation, comme le théâtre et la poésie :

I am worried sick I must confess

I wonder if they will have success

All the others tried in vain

And were never seen or heard again

But the demons are so deadly smart

They will stuff your heart and fill your brain

With petty thoughts and selfish dreams

And trap you in their nasty schemes

Beware of forces of cunning and treachery

And stay safe for self and country.