L’OIM promeut un processus inclusif de relèvement socio économique à l’Extrême-Nord du Cameroun

OIM - ONU Migration
3 min readJul 13, 2021
Présentation de la case de santé communautaire de Igawa en cours de construction. Photo : OIM/Pascale Essama

La région de l’Extrême-Nord du Cameroun fait face à une crise sécuritaire depuis 2014 due aux exactions du groupe armé Boko Haram dans la région. Cette région compte environ 322 000 personnes déplacées internes, 123 489 retournés, et 48 769 réfugiés.

L’augmentation du nombre de déplacés internes, met souvent les capacités d’accueil des populations hôtes (hébergement, partage des ressources…) à rude épreuve, la rareté des ressources naturelles fragilise la cohésion sociale entre populations hôtes et communautés déplacées.

Depuis février 2021, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Cameroun met en œuvre plusieurs activités afin de contribuer à la stabilisation communautaire et d’appuyer le relèvement des communautés affectées par la crise sécuritaire à l’Extrême-Nord du Cameroun.

Représentant bénéficiaire de la localité de Magdeme dans le Mayo-Sava d’un moulin à écraser du mil. Photo : OIM/Pascale Essama

L’objectif est de promouvoir le vivre ensemble et d’améliorer la qualité de vie des populations, tout en réduisant les tensions communautaires. Les communautés identifient ensemble un projet communautaire de réduction de la violence en se basant sur les différents conflits qui existent.

Après avoir choisi un projet, l’OIM met à leur disposition tout le matériel nécessaire à la mise en œuvre et promeut la main d’œuvre et l’expertise locale.

‘‘Les membres de la communauté identifient ensemble le projet sur lequel ils voudraient travailler. Une fois le projet identifié, ils travaillent tous ensemble pour le succès du projet, ce qui facilite le dialogue et encourage la cohésion sociale” a expliqué Eliane Mbida, assistante de projet à l’OIM Cameroun.

Forage d’eau de Igawa. Photo: OIM/Pascale Essama

Quinze projets communautaires ont été identifiés et sont en cours de réalisation par les communautés elles-mêmes dans 15 localités de l’Extrême Nord.

A Gorai-Sirak dans le département du Mayo Tsanaga, les principales tensions entre les communautés étaient axées autour de la rareté de l’eau. La communauté a choisi de creuser une mare artificielle, qui fournirait en eau les populations, les éleveurs et les agriculteurs.

‘‘Nous avons pendant longtemps souffert de nos disputes incessantes autour de l’accès à l’eau dans notre localité, nous n’avions qu’un forage et ces disputes rendaient la cohabitation difficile et l’atmosphère désagréable. Nous avons réalisé une mare artificielle, tout le monde y trouve son compte, nous agriculteurs pour nos plantations et les éleveurs pour leurs bêtes. Même nos femmes pour leurs travaux ménagers’’ a déclaré Baharma, représentant des agriculteurs de Gorai-Sirak.

A Igawa, une localité située dans le département du Mayo Sava, les communautés ont choisi de construire une case de santé communautaire, suite au taux élevé de mortalité post natale et infantile dans la localité.

La mise en œuvre des projets communautaires a permis d’améliorer le niveau de vie des communautés cibles mais a également favorisé la cohésion sociale, le vivre ensemble et la paix dans un contexte sécuritaire fragile.

Ces activités ont été réalisées dans le cadre du programme « Stabilisation et relèvement des communautés affectées par la crise sécuritaire à l’Extrême-Nord du Cameroun » financé par le Fonds de Consolidation de la Paix des Nations Unies (UN Peacebuilding Funds) et mis en œuvre conjointement par l’OIM (lead), la FAO et le FNUAP débuté au Cameroun en janvier 2020.

Cette histoire a été écrite par Pascale Essama de l’OIM Cameroun et éditée par le Bureau régional de l’OIM à Dakar.

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Compte officiel de l'OIM, l'Organisme des Nations Unies chargé des migrations. Des histoires de résilience et de migration en français.