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OIM - ONU Migration
5 min readApr 24, 2020

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Les mobilisateurs communautaires apportent l’espoir dans la lutte contre le coronavirus au Niger

Fadil est l’un des 50 mobilisateurs communautaires de l’OIM au Niger qui, en ce moment même, sensibilisent les migrants à COVID-19 et ses mesures de prévention. Photo: IOM/Daniel Kisito Kouawo

En réponse au COVID-19 et pour soutenir les actions du gouvernement liées à la pandémie actuelle, les 50 mobilisateurs communautaires de l’OIM au Niger ont renforcé leurs activités de sensibilisation pour s’assurer que les migrants et les communautés d’accueil sont bien informés sur le coronavirus et qu’ils disposent des bons outils pour le combattre.

Pour lutter contre la désinformation sur les migrations dans l’un des principaux pays de transit d’Afrique de l’Ouest et du Centre, l’OIM a lancé en avril 2016 son tout premier bureau d’écoute et d’orientation pour les migrants à Agadez, au Niger. L’OIM y a formé le premier groupe de mobilisateurs communautaires, communément appelés “MobComs”. Depuis lors, le programme s’est étendu à quatre autres endroits au Niger (Arlit, Dirkou, Niamey, Tahoua) et, à ce jour, les MobComs ont sensibilisé près de 500 000 personnes aux bonnes pratiques en matière de migration.

Les MobComs de l’OIM ont travaillé jour après jour pour sensibiliser les migrants et les membres des communautés aux mesures préventives de COVID-19, avant même que le virus n’atteigne le Niger le 19 mars. “Ces réunions nous sont très utiles, surtout lorsque nous devons transmettre les informations à nos compatriotes dans les langues locales”, déclare Salif, le leader de la communauté ivoirienne au centre de transit de Niamey. En outre, les MobComs nigériens ont développé des vidéos sur le COVID-19 en langues locales, qui sont largement diffusées sur les médias sociaux.

Les MobComs cherchent à faire en sorte que les migrants et les membres des communautés puissent prendre des décisions en connaissance de cause. Environ 90 % des migrants accueillis dans les centres de transit de l’OIM ont entendu parler de l’aide de l’OIM grâce à un mobilisateur communautaire qui a organisé une séance de sensibilisation.

Parmi les migrants actuellement bloqués au Niger, il y a de nombreux cas vulnérables. Photo: IOM/Daniel Kisito Kouawo

“Lorsque nous avons ouvert le premier bureau d’orientation pour les migrants à Agadez, nous n’avons pas saisi pleinement l’impact que cette initiative aurait”, explique Azaoua Mahaman, responsable de la sensibilisation communautaire et qui a formé les MobComs dans la région d’Agadez. “Au fil des années, nous avons vu le rôle des MobComs s’étendre et leur réputation se développer. Ce sont maintenant des superstars locales !”

Les MobComs sont souvent le premier personnel de l’OIM à être en contact avec des migrants vulnérables, que ce soit à Assamaka, à la frontière du Niger avec l’Algérie, dans les ghettos d’Agadez ou dans l’un des six centres de transit de l’OIM à travers le pays. Les MobComs se rendent régulièrement dans ces lieux pour sensibiliser les migrants à différents sujets, en fonction des besoins identifiés. Et à l’heure actuelle, il n’y a pas de besoin plus important au Niger que de disposer d’informations précises sur le COVID-19 et ses mesures préventives.

Les MobComs se rendent régulièrement dans les centres de transit pour s’assurer que les migrants suivent les mesures de prévention et qu’ils restent calmes. Photo: IOM/Daniel Kisito Kouawo

“Les discussions que nous avons chaque jour avec les migrants dans les centres de transit sont essentielles, non seulement pour assurer leur santé physique, mais aussi leur état d’esprit”, confirme Djibo Abdoulrazak Soumana, l’un des MobComs de l’OIM basé à Niamey. “Dès que les migrants voient les gilets MobCom, ils courent vers nous pour avoir des conseils”, ajoute Abdoulrazak.

Plusieurs stations de lavage des mains ont été installées dans les centres de transit et les migrants sont régulièrement sensibilisés aux bonnes techniques de lavage des mains. Photo: IOM/Daniel Kisito Kouawo

De même, ces dernières semaines, les migrants se sont tournés les uns vers les autres pour se réconforter et se donner des mots d’encouragement, comme l’a observé Abdoulrazak. “La pandémie de coronavirus les a encore plus unis. Ils se protègent mutuellement et rappellent aux autres les mesures préventives à suivre”. Ce type de soutien moral est essentiel pour les plus de 2 000 migrants actuellement accueillis dans les centres de transit de l’OIM, et qui doivent maintenant prolonger leur séjour indéfiniment.

“Poussés par la panique, certains Nigériens ont rendu les migrants responsables de la pandémie actuelle, ce qui les a encore plus stigmatisés”, a déclaré Azaoua. Les MobComs vérifient fréquemment que des messages précis soient diffusés en ligne et à la radio, afin d’éliminer la diffusion de fausses nouvelles et tout sentiment hostile aux migrants. “C’est le moment de la solidarité, pas de la malveillance”, dit-il.

Plus de 2 000 migrants sont actuellement accueillis dans les centres de transit de l’OIM à travers le Niger. Photo: IOM/Daniel Kisito Kouawo

Même si la plupart des MobComs sont Nigériens, il y en a plusieurs avec d’autres nationalités, comme les Nigérians, les Libériens et les Togolais. Beaucoup de ces MobComs ont choisi de résider au Niger à long terme, avec peu d’intention de quitter le pays dans un avenir proche.

Ces migrants sont également des atouts pour la sensibilisation, car ils peuvent instaurer la confiance dans leurs communautés de migrants respectives. Yakubu, par exemple, l’un des MobComs de l’OIM au Nigeria, sensibilise régulièrement ses compatriotes au COVID-19 et à ses mesures préventives, dans les centres de transit, les gares routières et au-delà.

“Les personnes qui ont vécu la migration sont les mieux placées pour sensibiliser les autres à ce sujet”, a déclaré Luca Putteman, responsable régional de la sensibilisation de l’OIM au bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Dakar. “Non seulement les MobComs sont des experts dans ce domaine, mais ils ont la capacité de relayer l’information de manière fiable, ce qui peut être vital en cas de pandémie”.

Le COVID-19 a fait jusqu’à présent 20 victimes au Niger, où 657 personnes ont été testées positives et 127 ont été guéries, au 21 avril. Le bureau national de l’OIM au Niger organise plusieurs activités de sensibilisation pour fournir des informations précises sur le coronavirus et travaille activement avec ses partenaires pour enrayer sa propagation.

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Les activités de sensibilisation COVID-19 au Niger sont organisées dans le cadre du Mécanisme de Ressource et de Réponse pour les Migrants de l’OIM soutenu par le Ministère des Affaires Etrangères des Pays-Bas et de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants soutenue par l’Union européenne.

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Cette histoire a été écrite par Monica Chiriac, chargée des médias et de la communication de l’OIM au Niger.

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Compte officiel de l'OIM, l'Organisme des Nations Unies chargé des migrations. Des histoires de résilience et de migration en français.

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